La pollution plastique est un sujet environnemental majeur et est très liée au niveau de production, celle-ci est de 400 millions de tonnes au niveau mondial avec une augmentation de 4 % par an. On a produit plus de plastique dans les 20 dernières années à l’échelle mondiale que dans les 50 précédentes !

Pour parler de ce sujet important et urgent, nous avons invité Muriel Papin, déléguée générale de No plastic in my sea en live sur notre compte Instagram (le replay est à retrouver dans les IGTV). Cette association créée en 2018, agit pour réduire la pollution plastique avec plusieurs leviers : auprès des entreprises en répertoriant des solutions, des collectivités et des citoyens en proposant des contenus pédagogiques et des pistes d’action. 

Dans cet échange on a évoqué l’enjeu de la pollution plastique, les actions à mettre en place au quotidien et des mouvements citoyens à rejoindre pour faire bouger les choses ! Voilà un résumé de notre échange. 

 

Quels sont les enjeux du plastique aujourd’hui ? 

La pollution plastique est un enjeu majeur et ses conséquences environnementales et sanitaires ont atteint aujourd’hui un niveau très préoccupant. Si nous continuons sur cette tendance, les déchets plastiques dans la nature menacent d’être multipliés par 3. Un constat international qui demande des réponses globales, c’est pourquoi l’association a rejoint Break Free From Plastic créée en 2016. 

Au centre du problème, le plastique à usage unique, réel archétype de l’économie linéaire. En effet, c’est un produit créé et consommé dans un temps court pour devenir un déchet. Il est omniprésent au quotidien, n’est pas biodégradable et se recycle difficilement. Dans le monde, 9% seulement des plastiques sont recyclés, en France c’est un peu mieux avec 24 %, le reste est enfoui sous terre, incinéré ou exporté surtout vers des pays non outillés pour les traiter.

Il existe deux types de déchets plastiques, ceux que l’on peut voir tels que les bouteilles, les mégots de cigarette et ceux qui ne sont pas visibles, les micro-plastiques. Nos vêtements contiennent, par exemple, des matières proches de celles des bouteilles en plastique qui sont libérées tout au long de la vie du vêtement, notamment pendant les lavages. Ces derniers font partie de ce que l’on appelle les microplastiques. C’est pourquoi on préconise de choisir des matières naturelles pour nos vêtements (de préférence fabriquées dans des conditions éthiques et équitables) !

 

Focus sur le recyclage, est-ce vraiment une solution durable ?

Le recyclage en France n’est pas encore harmonisé sur tout le territoire mais tend à l’être. L’objectif est de simplifier les consignes et processus de tri pour le consommateur. Le plastique le mieux recyclé à environ 50% est le PET (plastique pétro sourcé, utilisé notamment pour les bouteilles). Un taux qui reste insuffisant au vu des volumes. Que se passe-t-il pour la seconde moitié de ces 16 milliards de bouteilles produits chaque année en France ? 

Autre sujet controversé: les bio plastiques. Pourquoi ? Bien qu’issus de la biomasse, leur production utilise parfois des matières qui pourraient être destinées à l’alimentaire. D’autre part, bien que souvent compostables en théorie, leur fin de vie n’est pas évidente pour le consommateur : à traiter de manière spécifique et ne doivent pas être mélangés à des plastiques recyclables classiques au risque de perturber le recyclage du plastique standard.

Un problème d’origine et de fin de vie. Pour l’instant, les bio-plastiques créent de la confusion et ne peuvent être considérés que comme une solution partielle. C’est pourquoi il est important de se concentrer sur produire moins.

 

Quelles sont les solutions et alternatives à cette surproduction ? 

La réutilisation semble être la bonne solution pour lutter contre le plastique à usage unique. Une étude mondiale menée par Pew Charitable Trust, a analysé l’évolution de la pollution plastique et les scénarios qui permettraient d’en sortir. A cette allure, la production sera multipliée par 4 d’ici 2040.  L’étude identifie diverses pistes de solutions et quantifient leur potentiel d’impact.  En les additionnant, on peut la réduire de 80 %. 

Il est donc nécessaire d’utiliser et d’appliquer toutes les solutions alternatives comme d’optimiser le recyclage dans les pays en voie de développement ou de substituer le plastique par le papier, le carton ou le verre. Même si le zéro déchet reste la meilleure option. 

Selon une étude importante (Pew Charitable Trust), « Le potentiel de réduction de la pollution plastique grâce au réemploi est de 30%, 20% grâce à l‘amélioration du recyclage (notamment PVD), 17% via la substitution du plastique »

C’est pourquoi No plastic in my sea soutient la campagne Européenne #WeChooseReuse (on choisit le réemploi) qui rassemble les acteurs européens de la réutilisation et vise à faire évoluer les réglementations.

 #WeChooseReuse est une campagne en ligne que les consommateurs, utilisateurs, entreprises et associations peuvent signer pour promouvoir le réemploi et permettre des échanges avec la commission européenne. La volonté première est d’intégrer le réemploi dans le quotidien pour qu’il devienne la norme !

 

Le No Plastic Challenge, un moyen de progresser en tant que consommateur ! 

En tant que consommateur, on peut agir directement sur la réduction de nos déchets et l’évolution de nos modes de consommation. Muriel nous a donné 3 pollueurs clés sur lesquels agir simplement au quotidien pour avoir un impact sur la pollution plastique. 

  • D’abord les bouteilles en plastique, premières source de pollution plastique. Utilisées en situation nomade, elles ne sont souvent pas recyclées faute de solutions de tri accessibles. La solution ? Prendre l’habitude d’avoir une gourde permet d’éviter des centaines de déchets ! 
  • Les mégots de cigarettes contiennent des éléments plastiques qui génèrent des microplastiques. Pensons à ne pas les jeter dans la nature et surtout pas sur les plages !
  • Enfin, les emballages plastiques. Ils représentent 45% du plastique utilisé en France. Le meilleur moyen d’agir sur cette source de pollution est de préférer le vrac et pour les produits emballés les emballages recyclables (carton/papier) ou réutilisables. Et d’inciter nos marques préférées à le faire ! 

Visuels articles enjeu du plastique

Le No plastic Challenge est un challenge citoyen de 15 jours pendant lequel on peut découvrir des éco-gestes à mettre en place pour diminuer sa consommation de plastique. 

Le prochain challenge commencera le 25 mai et se terminera le 15 juin 2021. No plastic in my sea proposera un éco-geste par jour, des informations clés pour le comprendre, l’appliquer et le reproduire. L’enjeu est de transformer la norme sociale collectivement à travers les réseaux et le partage. L’occasion de mettre en place de bonnes habitudes et d’embarquer nos amis !

Pour y participer c’est simple; il suffit de s’inscrire sur le site noplasticinmysea.org, en commençant par remplir le questionnaire d’évaluation de sa consommation plastique. Ce résultat servira de point de départ. L’organisation met à disposition des kits de communication, un livre, des affiches, des quizz de concours de connaissances ainsi que des rdv en visio sur différentes thématiques.

Les ressources sont riches et ludiques, allez jeter un œil !!

Envie de voir l’intégralité du live  IGTV avec Muriel Papin ? C’est par ici !