L’impact des déchets du e-commerce
L’e-commerce progresse et génère de très nombreux déchets
Fort d’une croissance annuelle de 12%, le e-commerce est là pour durer. Ses bienfaits sont nombreux pour le consommateur : livraison rapide, large choix, facilité à comparer les produits et les services, leurs prix, et les avis des consommateurs.
Mais il y a mieux : si la recherche manque dans le domaine, les études préliminaires suggèrent que le e-commerce pourrait avoir un meilleur impact sur l’environnement que le commerce traditionnel. En effet, ses flux logistiques optimisés, sa gestion des stocks qui évite la surproduction, et sa faible empreinte immobilière, entraînent des effets positifs importants.
Mais certains aspects du e-commerce inquiètent les chercheurs et les défenseurs de l’environnement. La livraison rapide empêche la mutualisation des flux. Les retours gratuits entraînent des allers/retours parfois inutiles. Les opérations de promotions soutiennent l’excès de consommation. De plus, les clients réduisent le montant moyen de leurs commandes au profit d’achats plus fréquents, qui nécessitent davantage de trajets de livraison, et davantage d’emballages.
En 2017, 505 millions de colis ont été expédiés en France. Sans l’épidémie de coronavirus, on prévoyait de dépasser le milliard de colis en 2020. Dans 80% des cas, les commandes sont emballées dans du carton; dans 20%, dans du plastique. Ces emballages génèrent des volumes considérables de déchets qui doivent être collectés, triés, et recyclés, enfouis ou incinérés.
Le plastique, c’est critique
Dans le e-commerce, le plastique est largement utilisé dans l’emballage de vêtements. Pourtant, à l’exception des bouteilles et flacons, seuls 4% des emballages plastiques sont recyclés en France, selon Citeo, l’organisme chargé d’organiser le tri et le recyclage de cette matière.
Alors même que 48% des Français déclarent faire le tri systématiquement, la réalité nous rattrape : le plastique est très difficile et coûteux à recycler. Le « recyclage » est généralement du « sous-cyclage » : on ne retrouve pas la matière initiale, mais une matière de qualité inférieure. Par exemple, les bouteilles en plastique peuvent être recyclées en rembourrage de coussins, ou en cintres. La « circularité » du cycle n’est donc pas assurée.
Le carton, c’est pas si bon
Le carton, lui, est le leader incontesté de l’emballage e-commerce. Sa rigidité, sa légèreté et son abondance en font une solution de choix pour le e-commerçants. Autre avantage : il est assez facile à recycler.
Pourtant, 32% des cartons ne sont pas recyclés et finissent incinérés ou enfouis, et ce taux risque d’augmenter. Pourquoi ? Car la filière de recyclage du carton est en pleine crise, totalement submergée par les millions de tonnes à traiter.
D’ailleurs, le recyclage du carton ne permet pas sa réutilisation infinie. Les fibres de cellulose qui le constituent s’abîment à chaque recyclage, réduisant ainsi sa durée de vie. En moyenne, un carton ne peut être recyclé que 7 fois.
Le carton doit être collecté chez l’habitant, transporté, trié puis recyclé : un processus très gourmand en eau et en énergie. Chaque cycle de recyclage représente un impact environnemental significatif qui alourdit le bilan de cette matière.
Et alors ? Qu’est-ce qu’on fait ?
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